Les dossiers de la « Galerie d’images »

Voici les thèmes qui ont été illustrés :


LES CHAMPIGNONS DES SABLES

Au chapitre des milieux a priori hostiles à la croissance des champignons, nous nous intéressons ici aux sabulicoles (appelés aussi arénicoles). Les terrains sablonneux, aussi arides soient-ils, sont propices à la venue d’espèces très variées, pour peu qu’on sache observer le terrain à la bonne saison. Quand les touristes désertent les plages, les champignons viennent peupler les dunes pendant l’automne, l’hiver et au printemps. Selon leur capacité à résister à l’aridité, à la chaleur, à la violence du vent qui charrie des grains de sable, aux embruns chargés de sel, les espèces sabulicoles occupent des portions de dunes distinctes. Cela dit, le milieu est régulièrement remodelé par les vents alors, comme souvent avec les champignons, il faut s’attendre à des surprises ! Voici un petit aperçu en images des nombreuses espèces arénicoles.

La dune embryonnaire se situe juste derrière la plage. Elle est occasionnellement submergée lors des grandes marées ou de tempêtes. Le chiendent des sables, la roquette de mer (Cakile maritima), ou tétine de souris y pousse dans le sable nu. Rares sont les espèces de champignons qui réussissent à s’implanter dans cette section du transect dunaire. C’est le cas de :

Stropharia halophila

Son chapeau est d’abord jaune citron et son anneau profondément strié à sa face supérieure. Ses lames sont gris violeté. Il est largement enfoui dans le sable.
D’autre espèces s’aventurent aussi dans la dune embryonnaire même si leur terrain le plus courant se situe dans la zone située juste après ; la dune blanche. Il s’agit de :

Lepiota brunneolilacea

Chapeau assez charnu au départ, sa cuticule brun-rouge est méchuleuse et son stipe est orné de bracelets concolores jusqu’à l’anneau. L’espèce est très toxique.

Peziza ammophila

Cet ascomycète dont la chair est très fragile est en forme de tulipe.

La dune blanche ou dune mobile : c’est le vrai début de la dune, les sables éoliens y sont retenus par les oyats. La végétation est constituée aussi de liserons des sables, de panicauts et d’euphorbes maritimes. On y rencontre :

Psathyrella ammophila

Chapeau fibrilleux, brun rougeâtre à gris-brun terne, hygrophane. Lames serrées brun grisâtre, à arête blanche. Stipe blanchâtre à ochracé. Son pied radicant est épaissi à la base. Cystides plus ou moins utriformes.

‌Coprinellus ammophilae

Greffé sur souches d’oyats. Chapeau 5-13 mm, grisâtre, fortement plissé strié. Stipe blanc.

Hygrocybe conicoides

Chapeau rouge tomate, lames couleur mandarine, grégaire ou solitaire. Son stipe est très enfoui dans le sable. On le rencontre de la dune blanche jusqu’à la dune noire fixée. Se distingue de l’Hygrocybe aurantiolutescens poussant aux mêmes endroits qui, lui, ne noircit pas et qui est généralement plus jaune :

Panaeolus dunensis

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Panaeolus-dunensis.jpg.

Chapeau 1-2 cm, souvent cabossé, plus ou moins hygrophane, brun noirâtre, châtain foncé à beige brunâtre. Lames grisâtres puis noirâtres. Stipe pruineux, gris brunâtre.

Melanoleuca cinereifolia

Chapeau gris-brun à lames cendrées.

Pleurotus eryngii

une autre récolte :

Greffé sur les racines pourrissantes des panicauts champêtres. Chapeau brun grisâtre à brun-roux. Ses lames blanchâtres à crème ne sont pas toujours très décurrentes. Son stipe est bien différencié pour un pleurote. Comestible réputé.

La dune noire fixée ou lette grise : mousses, lichens, immortelles (Helichrysum stoechas) forment un tapis propice à l’établissement d’espèces saprotrophes variées et abondantes. Cette dune est parfois peuplée de quelques bosquets de pins maritimes rabougris, et de saules arénicoles. Les fortes populations de lapins qui peuplent cet espace ont un impact sur l’écosystème ; ils évitent que le milieu soit envahi de ronces et fourrés et leurs crottes enrichissent le sol. Les espèces présentes ici sont :

Agaricus devoniensis

Il a de multiples anneaux sur le pied.

Clitocybe barbularum

Espèce pouvant évoquer une omphale. La marge de son chapeau devient nettement striée, en vieillissant.

Clitocybe leucodiatreta

Se distingue des autres clitocybes blancs par son chapeau beige incarnat à rosâtre, hygrophane, lisse et non pruineux.

Conocybe dunensis

Chapeau brun rougeâtre à fauve. Stipe blanc puis ochracé fauvâtre. Cheilocystides en forme de quille.

Inocybe (Pseudosperma) arenicola

une autre récolte :


Chapeau fibrillo-vergeté, ochracé jaunâtre, voilé de blanc au disque. Lames beige jaunâtre puis brun olivâtre. Stipe blanchâtre à beige. On le trouve aussi bien dans le sable nu que près des pins et genévriers.

Inocybe agardhii var. arenaria
Il pousse principalement sous saule en dune fixée.

Omphalina galericolor

Chapeau roux, lames ochracées, arquées et espacées, marge striée. La microscopie la sépare d’O. pyxidata qui a cependant un chapeau plus rouge.

Astraeus hygrometricus

Par temps sec, ses lanières étoilées se replient, il devient difficile à reconnaître.

Tulostoma brumale

Exopéridium fragile. L’ostiole est cerné de brun rouillé. On le trouve dans les stations chaudes et ensoleillées.

Geopora arenicola

autre récolte :

Cet ascomycète mesure jusqu’à 3 cm de diamètre, mais ne dépasse presque pas du sable.

Rhodocybe popinalis (à l’intérieur des terres, en pelouse sablonneuse comme Fontainebleau)

Champignon grégaire à spores roses, à chair amère, tenant à se fissurer et à noircir avec le temps.

Ourlet préforestier – fourrés arbustifs – pinède maritime : cette zone est peuplée de pins maritimes, chênes verts, cyprès et d’une variété de petits ligneux : cistes, ronces, ajoncs, bruyères, troènes, etc.

Leucoagaricus littoralis

Lépiote assez robuste, commune dans les fourrés dunaires et sous cyprès. Revêtements rosâtres avec restes de voile sur le chapeau, et teinte du pied jaune ochracée très pâle, d’aspect brillant-soyeux.

Agaricus freirei

Son chapeau recouvert de fines squamules brun-acajou contraste avec le pied blanc pur. Son anneau ample est coloré d’épaisses squames brunes sur sa marge inférieure. Avec son odeur iodée, il a longtemps été confondu avec Agaricus phaeolepidotus.

Inocybe (Mallocybe) heimii

Assez commun dans les dunes et pinèdes sablonneuses. Souvent ébouriffé, son odeur est légèrement miellée.

Chroogomphus fulmineus

Il est associé aux pins maritimes. Son chapeau est rouge vermillon à orangé très vif, ce qui le distingue de Chroogomphus rutilus.

Suillus bellinii

Son chapeau est café au lait et sa marge reste blanche. Il peut présenter un aspect visqueux car il est associé aux pins ; il exsude des gouttelettes résineuses.

Gyroporus ammophilus

une autre récolte :

Chapeau atteignant 12 cm de diamètre, souvent difforme, de couleur orangé à roux cuivré. Pores très petits, blanc rosâtre. Stipe trapu, un peu plus large à la base, plus clair que le chapeau. Sous Quercus ilex et Pinus pinaster.

Helvella pithyophila

Chapeau à trois lobes, dont la face inférieure est très sombre. Se rencontre souvent sur les sables de l’intérieur.

Mycenastrum corium

Fructification subglobuleuse qui ressemble d’abord à une grosse vesse de loup (jusqu’à 25 cm ouvert) et, finalement à un vieux scléroderme. Dans sa phase intermédiaire, la pellicule blanche qui le recouvre se délite en plaques irrégulières se déchirant plus ou moins en étoile pour libérer la masse de spores brun-violacé.

Pisolithus arhizus

Enfoui dans le sable, subsessile ou à pied court. Pâteuse puis pulvérulente, sa gléba est constituée d’une multitude de logettes en alvéoles. Appelé aussi Pisolithe du teinturier, l’extraction de son pigment brun olivacé a servi en ébénisterie. Il croît l’été et peut persister de longs mois.

Rhizopogon luteolus

Semi-hypogé, présence de cordons mycéliens entourant le péridium, teintes jaunes, absence de rougissement à la manipulation ou à la coupe et absence de réaction au KOH.

Rhizopogon roseolus

Fructification globuleuse à subglobuleuse, blanche dans la jeunesse, puis ochracé jaune à rose rouge, rares cordons mycéliens enveloppant le péridium, jaunit et rosit au frottement.

Scleroderma polyrhizum

Grosse espèce à péridium très épais, s’ouvrant typiquement en étoile.

Scleroderma bovista

Péridium mince, brun jaunâtre à rougeâtre violacé.

Bibliographie Champignons des dunes – Jacques Guinberteau
Funghi Di Ambianti Dunali G. Monti, M. Marchetti, L. Gorreri, P. Franchi

Sites internet https://www.mycocharentes.fr ›
https://www.mycodb.fr
http://www.mycoleron.fr
http://www.smhv.net/ onglet « Champignon des dunes »  

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